(st) La Suisse a connu une nouvelle saison touristique hivernale difficile. Malgré une légère évolution des nuitées de l’hôtellerie (+0,5%*), il est trop tôt pour parler d’inversement de tendance significative. La reprise en Europe se fait notamment toujours attendre.
Même si les statistiques des nuitées du mois d’avril, et donc pour Pâques 2017, ne seront connues qu’en juin, il est déjà possible de dresser un bilan provisoire pour la saison d’hiver 2016/2017. Fin mars, les Remontées Mécaniques Suisses avaient annoncé une baisse de fréquentation de 2,9%** et un chiffre d’affaires en recul de 0,5%**. La tendance est similaire pour les nuitées de l’hôtellerie. Bien qu’une baisse de 0,7% ait été enregistrée au mois de mars, il est vraisemblable que le bilan de la saison hivernale montrera une légère hausse de 0,5%, grâce à un très bon mois de janvier. Dans les régions de montagne, le niveau des nuitées de l’hôtellerie s’est maintenu au niveau de l’an passé, le Valais enregistrant, par exemple, un recul de 0,1% et les Grisons une progression de 0,2%.
Marchés lointain: croissance des nuitées en hiver également.
Durant tout l’hiver, les nuitées de l’hôtellerie des touristes en provenance des marchés suivants ont connu une évolution positive: Etats-Unis (+ 8%), Inde (+ 13%), Asie du Sud-Est (+ 9,2%) et Chine
(+ 7%). Les marchés européens sont toujours sous pression, avec une baisse de 4,7% des nuitées des touristes allemands et de 2,4% des touristes français. En revanche, des signaux positifs ont été notés pour les pays scandinaves (+ 3,1%) et le Benelux (+ 4,2%). Avec une part de marché des nuitées de l’hôtellerie de 48,6% et une croissance de 0,5%, le marché intérieur demeure la colonne vertébrale du tourisme suisse.
Très faible enneigement cet hiver.
Selon un communiqué du WSL Institut pour l’étude de la neige et des avalanches SLF de Davos, l’hiver dernier fut l’un des moins enneigés jamais enregistrés en Suisse. Le mois de décembre a même été le plus sec depuis le début officiel des mesures il y a 70 ans. De plus, le calendrier des jours fériés a été défavorable cette année (Noël/Nouvel An tombant un week-end). Ces deux facteurs ont rendu le début de la saison particulièrement difficile, alors qu’un bon mois de janvier a permis de redresser la situation. La météo contrastée du mois de février, ainsi que l’arrivée prématurée du printemps et de la douceur en plaine, ont cependant eu une influence négative sur la deuxième moitié de la saison d’hiver. Les nuitées de mars reflètent, elles, un écart par rapport à mars 2016 du fait du décalage des vacances de Pâques (2016: mars / 2017: avril).
Compte tenu de ces conditions difficiles, le bilan de la saison d’hiver est mitigé. Les remontées mécaniques ont dû faire face à une nouvelle mauvaise saison, tandis que le secteur hôtelier dans son ensemble n’a progressé que légèrement par rapport à ses résultats de l’an passé, déjà peu satisfaisants. Avec une baisse de 0,3% des nuitées de l’hôtellerie, les régions de montagne sont restées sous pression. Une stabilisation des nuitées des touristes en provenance des marchés européens ne devrait intervenir qu’au cours de l’été.
Indice du développement touristique (ITE): hôtellerie, parahôtellerie et tourisme à la journée.
Suisse Tourisme présente en outre l’indice du développement touristique (ITE) pour 2016. Celui-ci illustre l’évolution des fondamentaux économiques du tourisme suisse. Outre les nuitées de l’hôtellerie, celles de la parahôtellerie, ainsi que le tourisme à la journée, y sont également intégrés. Entre 2015 et 2016, l’indice a perdu 0,4 point, une baisse toutefois limitée par rapport aux forts reculs enregistrés pour les deux années précédentes. Avec des chiffres positifs, le tourisme à la journée et la parahôtellerie ont contribué au ralentissement du recul de l’indice en 2016. L’ITE montre ainsi des signes de stabilisation et laisse espérer une embellie au courant de l’année 2017.
Graphique de l’Indice du développement touristique (ITE) 2016 à télécharger ici.
* Source: nuitées de l’hôtellerie: statistique de l’hébergement touristique, Office fédéral de la statistique
** Source: Remontées Mécaniques Suisses, monitoring de la saison
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